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Barentsbourg, ville russe au beau milieu de la Norvège arctique

Par Léo Delafontaine
La mystérieuse ville de Barentsbourg s’est construite au rythme de l’histoire de l’URSS. Située dans la Norvège arctique, à 3 000 km de Moscou, elle semble ancrée dans une étrange atmosphère postsoviétique. Le photographe Léo Delafontaine est parti à la découverte de l’histoire et des habitants de cette étrange contrée.
Barentsbourg est la propriété du trust Arktikugol, entreprise russe.
Barentsbourg est la propriété du trust Arktikugol, entreprise russe.

Barentsbourg, du nom de l'explorateur néerlandais Willem Barentsz, est une ville-entreprise minière de l'Arctique située dans le Svalbard à 55 kilomètres de Longyearbyen en Norvège. Elle est la propriété  du trust Arktikugol, une entreprise d'état russe employant majoritairement des travailleurs ukrainiens. 

En 1920, le Traité du Spitzberg attribue la région du Svalbard aux Norvégiens sous deux conditions : la zone doit être démilitarisée et chaque pays signataire du traité doit pouvoir en exploiter le sol. La Russie reste actuellement le seul pays étranger à profiter de ce droit, principalement pour des raisons géopolitiques, la mine ayant toujours été déficitaire. Barentsbourg fut ainsi un poste d'observation avancé durant la guerre froide et sera un emplacement stratégique dans les nouvelles voies maritimes qui s'ouvriront dans l'Arctique si la fonte des glaces s'accentue.

Les ressources minières de Barentsbourg sont découvertes fortuitement dès le XVIIème siècle par un chasseur de baleines, mais ne sont exploitées que tardivement. Ce sont les Russes qui en détiennent le monopole en 1931 et restreignent l’accès à la ville aux seuls travailleurs.  

C'est seulement à partir de 1976 que les premiers touristes soviétiques sont autorisés à pénétrer dans la ville et sa mine. Depuis, Barenstbourg continue de s’ouvrir aux visiteurs étrangers, réaménageant progressivement son infrastructure. L’année dernière, elle s’est équipée d’un centre d'expédition polaire, " Grumant ", et brasse même sa propre bière, " l’Ours Rouge ".

Léo Delafontaine a exploré la ville pendant près d’un mois, un record jamais égalé par les rares touristes ou journalistes de passage. Il est revenu chargé de pépites photographiques des derniers poliarniki (signifie « explorateurs » en russe) et de leur environnement à la fois sauvage et industriel. Spécialisé en photographie documentaire, ce jeune photographe de 29 ans a déjà gagné le concours « Bourse du Talent Paysage » organisé par la Bibliothèque nationale de France pour sa série Barentsbourg.  

Plus d'infos sur Léo Delafontaine sur www.leodelafontaine.com

Ses prochaines expositions :

À Lille, au Tri Postal dans le cadre des Transphotographiques du 5 juin au 6 juillet, vernissage le 4 juin (page Facebook du festival : www.facebook.com/transphotographiques.festival)

À Pierrevert du 25 au 27 juillet dans le cadre des Nuits Photographiques de Pierrevert (page Facebook : www.facebook.com/pages/Les-Nuits-Photographiques-de-Pierrevert/192241877588021)

Léo Delafontaine

Léo Delafontaine a exploré la ville pendant près d’un mois, un record jamais égalé par les rares touristes ou journalistes de passage. Il est revenu chargé de pépites photographiques des derniers poliarniki (signifie « explorateurs » en russe) et de leur environnement à la fois sauvage et industriel.

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