Scène

Zaza Fournier aime la vodka fraise : « oui mais en France on n'a pas la même qualité ! »

Par CAROLINE GAUJARD-LARSON

Son deuxième séjour en Russie coïncide avec la Fête de la musique 2013. Invitée lors d'un concert privé à Moscou il y a quelques mois, Zaza Fournier a cette fois poussé un peu plus à l'est. Avant de monter sur scène, la chanteuse s'est confiée à La Dame de Pique. Le temps d'empoigner son accordéon et la chanteuse française va déverser ce soir sa gouaille terrible et ses textes magnifiques sur Novossibirsk. Y en a qu'ont d'la chance.

© Frank Loriou

Ce soir vous montez sur scène à Novossibirsk à l'occasion de la Fête de la musique. Pourquoi avez-vous choisi cette ville de Sibérie ?

La raison est toute simple. Moi quand on m'invite je viens. Et en plus je viens avec beaucoup de plaisir. Mon métier me permet de voyager dans des endroits que je n'aurais sans doute pas eu l'occasion de découvrir autrement. Alors quand on me propose ce genre de destinations exotiques, je fonce !

Quelles sont vos premières impressions ?

Je suis arrivée hier matin et j'avoue que je n'ai pas encore vu énormément de choses de la ville. Mais ce qui me frappe, c'est que je commence déjà à me sentir à l'aise, à prendre mes repères. Il y a notamment certaines choses que j'ai connues à Moscou ou en Ukraine et que je retrouve ici, c'est bien sûr certains aspects de l'architecture mais surtout la manière dont on est accueilli. Je commence à me dire : ah ça y est, je me sens moins paumée là !

Vous parlez un peu russe ?

Non, pas du tout. Quelques mots peut-être, parce que je veux pouvoir échanger avec le public russe quand je suis sur scène. Mais c'est tout. Apprendre le russe, ça c'est le projet d'une vie…

Quelles sont les spécificités du public russe ? Adaptez-vous certaines choses sur scène ?

Ah non pas du tout ! Enfin… Non ! Non, non, non, non, non! Disons qu'à Moscou, la dernière fois, j'ai vécu une expérience un peu mitigée mais ça n'avait rien à voir avec le public. Il s'agissait d'un concert privé. Un riche propriétaire de clubs m'a invité pour son anniversaire. Il y avait beaucoup d'autres personnalités russes. Il a vraiment fallu s'adapter au timing et au lieu de jouer une heure et demie on a été un peu expédiés. Je l'ai un peu mal vécu, c'était assez violent. D'autant qu'il se passait des choses sur scène comme souvent lorsque je rencontre un public qui ne me connait pas. Un peu comme lorsqu'on tombe amoureux et que c'est réciproque. À Moscou, j'ai été saisie par l'enthousiasme et l'esprit bon enfant du public. Avec un rapport très premier degré vis-à-vis de ce qui passait sur scène, c'était vraiment très agréable. Bon, on m'a un peu coupé l'herbe sous le pied du coup, mais j'étais très étonnée de voir les Moscovites exprimer un enthousiasme immédiat et une certaine bienveillance.

Vous allez chanter votre chanson intitulée « Vodka fraise » ?

Ah bah celle-là j'vais pas y couper ! Forcément. Mais comme je suis aussi en train de composer, je me demande si demain je ne vais pas me laisser aller à essayer de nouvelles chansons… Mais pour ceux qui me connaissent un peu, il y aura bien sûr des chansons du premier et du deuxième albums.

Vous savez que les Russes ne mélangent jamais la vodka ?

Oui ! C'est marrant j'ai justement eu cette discussion il y a cinq minutes… Donc oui, et ils ont bien raison ! Sauf qu'en France on n'a pas la même vodka. C'est pas la même qualité. Donc en Russie on la boit pure et fraiche mais en France il faut bien trouver un leurre pour la faire passer !

Comment vous définiriez-vous musicalement parlant vis-à-vis de ce public russe qui n'a pas forcément eu l'occasion de vous écouter ou de vous voir sur scène jusqu'à présent ?

J'ai beaucoup de mal à définir ma musique. Il me semble que je m'inscris dans la tradition de la chanson française. Là où je me sens le plus légitime, c'est dans l'écriture. La musique, j'ai vraiment appris sur le tard, je n'ai pas eu de formation. En fait, je suis toujours en train de bidouiller pour pouvoir accompagner mes textes. Quand je dis que je joue de l'accordéon, les gens pensent tout de suite à des choses très traditionnelles du patrimoine français. Alors que c'est un instrument qu'on retrouve chez des artistes très différents. Il y a même des chansons d'Elvis dans lesquelles on entend de l'accordéon ! Ou encore chez Java, les Têtes Raides… Je ne me sens pas vieille dans un corps de jeune ! J'appartiens totalement à ma génération.

L'intégralité du programme de la Fête de la musique de Moscou à Vladivostok est disponible ici : http://afrus.ru/pm2013/fr/chaque-ville-son-programme

Gratuit

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