Scène

Tesla Boy : bienvenue dans les eighties

Par BENJAMIN HUTTER

Au festival Picnic Afisha de 2008, ils avaient joué en T-Shirt devant quinze adolescents. Pour l’édition 2013, ils étaient en costume devant plus de 5 000 personnes – et la majorité du public connaissait les paroles. En coulisses du festival moscovite, on a rencontré le chanteur de Tesla Boy, Anton Sevidov.

© Tesla Boy

Tesla Boy a deux visages. Celui de la scène : quatre musiciens en costume noir qui jouent de la musique pour danser. Pas du Daft Punk, plutôt du Foals mais en plus kitsch. A grands renforts de piano-guitare et de synthétiseurs des années 1980. « A cette période, tous les styles de musique se sont rencontrés : le rock, la new wave, la house… C’est un algorithme vraiment excitant à manier », explique Anton Sevidov. C’est déjà le deuxième visage : en coulisses, les musiciens de Tesla Boy ne sont pas les hipsters habillés par Hedi Slimane qu’ils semblent incarner sur scène. Ils sont tranquilles, ils aiment la musique.

En Russie les musiciens sont fiers de leur langue, particulièrement lorsqu'il s'agit de rock. Mais Tesla Boy chante en anglais. « Mes parents écoutaient James Brown et Ray Charles, je n’y peux rien, c’est ma culture », répond Anton Sevidov. Sur son bras droit, un tatouage : la pochette de l’album Hotter Than July de Stevie Wonder. « Ma mère l’écoutait quand elle était enceinte de moi ». Quand on lui demande s’il est plutôt Viktor Tsoi ou Joy Division, il répond : The Smiths.

Le groupe moscovite a déjà deux albums à son actif : Modern Thrills en 2010 et The Universe Made of Darkness en 2013. Pour se faire une bonne idée de l’univers et des références esthétiques du groupe, il suffit de regarder le clip d’ « Another Light » et ses profs de fitness fluo ou celui d’ « Undetected », plus classique avec ses collages rétro-futuristes.

Tesla Boy revient de New-York. On leur demande des autographes en coulisses. Alors ça marche, d’être un hipster ? « Oui. Non. Les temps changent, les styles évoluent, il faut mettre une étiquette sur ce qui se passe. Alors on invente des termes pour désigner une nouvelle mode qui naît en Angleterre, un style qui renaît en France… Nous avons juste quelques références en terme de style comme Alexander McQueen et Vivienne Westwood, c’est tout », nuance Anton Sevidov.

Bienvenue dans les années 1980.

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